Magda
et Fernand Houget médaillés par la France et la Belgique
pour leurs actions généreuses entre 1939 et 1945. C.C-E
« Nous exerçons notre devoir de mémoire en réalisant
une exposition sur la seconde guerre mondiale à la mairie d’Arcangues
: les élèves du village bénéficient ainsi d’une
vaste iconographie, étayée par les exposés de J. Cambon
qui a fait également une conférence en clôture pour
le public adulte » explique André Razin, de l’Union
Nationale des Combattants, qui réitère cette expérience,
après le succès de la première exposition sur la guerre
de 14-18 effectuée en octobre 2007. Si ce conflit a fait moins de
morts qu’à la première guerre mondiale (à Arcangues
cinq, dont deux déportés, Borthayre et Beaufils), il n’en
a pas moins bouleversé profondément le village qui a dû héberger
de très nombreux réfugiés issus du Nord de la France,
de la Belgique, et même de Tchécoslovaquie ou de Pologne.
Lucie Andonegui, employée à la mairie, se souvient d’un
couple de Belges enterrés dans le cimetière d’Arcangues,
Magda et Fernand Houget, et fouille les archives pour retrouver des informations à leur
sujet. « Elle était infirmière, et lui, ingénieur
dans l’aéronautique devenu artiste-peintre ; ils étaient
originaires de Viviers, en Belgique, et ils ont passé la fin de
leur existence en France. Magda avait été surnommée « La
fée des prisons » pour son action pendant ces années
sombres où elle avait fondé à Biarritz une Œuvre
d’Entraide aux Prisonniers avec son mari et sa fille » rapporte
Lucie. Sa notice nécrologique, parue dans un journal belge en 1956,
rappelle toute l’ardeur et la chaleur de son patriotisme : « grâce à ses
multiples et généreuses interventions, nombre de prisonniers
français furent arrachés à une mort certaine ».
Sur la pierre tombale est gravée la liste des médailles qui
leur ont été octroyées par les gouvernements français
et belge. De nombreuses autres informations relatives à cette époque
figurent dans le livre intitulé Arcangues édité en
1986 chez Ekaina.
Cathy Constant-Elissagaray
Informations complémentaires :
Fernand Houget, ingénieur dans l’aéronautique
et artiste-peintre 1883 - 1961 - Commandeur de l’Ordre de la Couronne
- Commandeur de l’Ordre de Léopold - Chevalier de la Légion
d’Honneur
Magda Houget, infirmière, belle-sœur du bourgmestre de Verviers
1879 -1956 - Chevalier de l’Ordre de Léopold (croix) - Médaille
de la Reine Elisabeth - Médaille d’argent de la reconnaissance
française
Un homonyme peut-être de la même famille : Fernand Houget (1858-1927) donna, à l'entreprise
fondée par sa famille, une prospérité croissante avec
la construction de machines réputées, spécialement pour
la filature cardée. Consul d'Italie, il fut aussi Conseiller communal à différentes
reprises. Il existe une Rue Fernand Houget à Verviers en Belgique.
Acquisition : Legs de Fernand Houget Verviers (1963) Lieu : Musées royaux
des Beaux-Arts de Belgique Pays-Bas
Une très intéressante étude sur Le
commerce de la laine lavée à Verviers de 1850 à 1913
Deux réactions à cet article :
- de Mme Bahezie, qui était la voisine de ce couple qui demeurait à Anglet. L'article l'a fait pleurer : il lui a rappelé des souvenirs de cette époque et notamment la très grande bonté et serviabilité de Magda Houget qui amenait régulièrement son jeune frère en voiture pour consulter un auxiliaire de médecine.
- de M. Paul Beaufils
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 22 avril 2008 : "Des bienfaiteurs enterrés au village"