Marie-Pierre Etchelecou d’avoir pu installer son institut de beauté Oyhana
dans son village. C.C-E
On n’entre pas seulement dans un institut de beauté pour
y éliminer quelque disgrâce passagère, mais aussi pour
y trouver un moment de détente, une oreille amie qui vous écoute,
une remise en forme autant psychologique que physique. « Je n’y étais
pas préparée », constate Marie-Pierre Etchelecou, qui
a ouvert l’institut de beauté Oyhana en juillet 2002 au centre
du bourg. « J’ai d’ailleurs eu du mal au début à faire
la part des choses, à prendre du recul par rapport aux confidences
qui m’étaient faites, car je prenais tout à cœur
comme s’il s’agissait de ma propre vie » ajoute-t-elle.
Elle a pourtant de l’expérience, acquise en premier lieu lors
de sa formation à l’école des Thermes Marins : une
année de « corps », où l’accent était
mis sur les massages et les soins de thalassothérapie. Elle se souvient
avec reconnaissance de son professeur, qui était un médecin
passionné de Shiatsu, technique chinoise de stimulation manuelle
des points d’acupuncture (sans les aiguilles) pour redonner au corps
et à l’esprit équilibre et fluidité. Elle a
ensuite exercé au sein de divers instituts, à Saint Pée
sur Nivelle, Anglet, Biarritz, avant de quitter la région quelques
années pour suivre son mari. « Mon travail me manquait et
je rêvais de revenir m’installer dans le village de mon enfance
dont j’aimais l’atmosphère ; j’ai eu une chance
extraordinaire de pouvoir prendre la suite des infirmières, avant
même qu’elles aient eu le temps d’afficher le panneau
A vendre », dit-elle. Aidée par sa famille, le local a été réaménagé,
dans un petit recoin derrière la vitrine elle expose des bijoux
de sa fabrication, mis en valeur par des voilages de couleur. Dans l’entrée
près du bureau trône sa dernière acquisition, un appareil
d’amincissement et raffermissement des tissus du corps et du visage,
dont elle a préalablement testé l’efficacité. « Je
ne veux pas me disperser, je préfère concentrer mon activité sur
ce que je sais faire, si une cliente a besoin de services annexes, je fais
venir une spécialiste, par exemple pour la pose de faux ongles,
le tatouage des lèvres… » précise-t-elle. Ce
retour aux sources lui a permis de revoir ceux de sa génération,
du moins le petit nombre qui a pu se maintenir dans les parages. « J’ai
trouvé le village changé, c’est toujours le même
noyau de familles qui l’anime, les enfants prenant le relais des
parents, mais je n’ai pas l’impression que les nouveaux arrivants
s’intègrent beaucoup, particulièrement ceux autour
du golf. C’est dommage ! » regrette-t-elle. Il est vrai qu’avec
trois cents personnes dans le bourg et une toute petite école, il était
bien plus facile de nouer des relations et de bien se connaître.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 19 septembre 2007 : "Ecoute et psychologie essentielles"